ELSA GOMIS
De: Oxford
A : Malte
The Lovely April
Pouvez-vous expliquer comment cette bourse a contribué à la réalisation de vos projets d’échanges artistiques et/ou de développement culturel local et/ou de promotion de la diversité culturelle ?
Cette bourse de voyage a permis de financer mon trajet aller et retour jusqu’à Malte. Centré sur les représentations médiatiques des migrations irrégulières en Méditerranée, le film montre, par contraste, comment les occidentaux se représentent eux-mêmes. Par des incitations fiscales, l’industrie cinématographique est très développée à Malte et l’île constitue un décor à ciel ouvert pour les grandes productions internationales telles que Game of Thrones, Troy ou Gladiator. Les studios de cinéma de Kalkara offrent par ailleurs la meilleure infrastructure au monde pour les tournages nécessitant des prises de vue sous-marine tels que les scènes de naufrage. Dans la perspective de nouveaux avantages pour le tourisme, le paysage est au service d’histoires fictives dont l’action se déroule à différents moments et dans différentes régions, mais presque jamais à Malte. En d’autres termes, bien que l’économie, le paysage et la population locale se mettent au service de fictions étrangères, Malte n’est pas choisie comme protagoniste. Le film donne notamment la paroles à des artistes mettant Malte au centre de leur propos.
Qu’apportent l’échange, les réseaux et les contacts à l’international pour le développement de votre activité artistique ou culturelle ?
Ma recherche artistique et académique traite de la représentation de l’exil en Méditerranée. Pouvoir mener à bien mes travaux au coeur de cet espace géographique permet d’élargir mes connaissances et de confronter mes hypothèses de travail.
Pouvez vous élaborer sur l’apprentissage et les connaissances que vous avez obtenu / partagé à travers cette expérience ?
Le tournage m’a permis de découvrir que le naufrage, un motif essentiel dans l’imaginaire occidental de la migration par la mer, est repris sur Instagram par les touristes. A titre personnel, la rencontre avec des réfugiés a été l’occasion de confronter mes propres représentations à l’exil à celui vécu par des personnes originaires de Libye ou d’Afrique de l’Ouest.