Michèle Bayer
Atelier d’écriture multimédia et multiculturelle
Banyuls-sur-mer → Tunis (2010)
Ecriture / Recherche
Pouvez-vous expliquer comment cette bourse a contribué à la réalisation de vos projets d’échanges artistiques et/ou de développement culturel local et/ou de promotion de la diversité culturelle ?
J’ai animé auprès de collégiens, hors temps scolaire, un atelier d’écriture multimédia et multiculturelle en duplex avec des collégiens du Roussillon sur le thème « Environnement et mythologie, les enfants de Méduse ». J’ai également rencontré de jeunes réalisateurs invités à mon initiative au Ludion Littéraire en janvier 2011 avec un projet PEJA (INJEP) et organisé avec eux le tournage de rushes à partir des écrits des collégiens en utilisant les ombres chinoises. Les jeunes réalisateurs devront par la suite rencontrer des collégiens français (tout comme ils ont rencontré les collégiens tunisiens). L’action menée au cours de mon voyage a été conçue en partenariat avec le Club Unesco Alesco Bardo de Tunis (soutenu par la fondation Anna Lindh) et c’est avec ce partenaire que nous allons mener la suite du projet : la venue de huit jeunes tunisiens accompagnés par un jeune réalisateur, Helmi Hosni, en janvier 2011 pour le festival de cinéma « Maghreb si loin, si proche » au cours duquel nous présenterons les créations de l’atelier d’écriture littéraire et cinématographique Roussillon/Tunis. D’autres partenariats sont en cours pour un projet d’échange d’auteurs entre la Tunisie, la France, la Bulgarie.
Qu’apportent l’échange, les réseaux et les contacts à l’international pour le développement de votre activité artistique ou culturelle ?
Les échanges que j’ai vécu sont très riches. Créer ensemble de part et d’autre de la Méditerranée est un défi suffisamment attirant pour passer la barrière des langues. Quant à la barrière des cultures, les jeunes en France et en Tunisie par exemple sont, pour la plupart, très utilisateurs de multimédia et fortement consommateurs de télévision, ce qui crée un « socle commun » au niveau de la création littéraire et cinématographique. En revanche, pour mettre réellement en valeur ce travail, ne serait-ce que sur un site internet, il faudrait utiliser des diaporamas, de la vidéo, des flux rss, sans compter les articles que pourraient offrir les participants et partenaires. Cela demanderait des moyens supplémentaires. Le Ludion Littéraire envisage de faire appel à des financements européens l’année prochaine. Dans la mesure où mon projet d’écriture multimédia (littéraire, plastique, dramatique, cinématographique) et multiculturelle (échange entre jeunes de différentes régions de la Méditerranée, rives nord et sud, créations en plusieurs langues, etc.) repose sur la participation de jeunes créateurs en différents points de la Méditerranée et donc sur les entités culturelles qui encadrent et accompagnent ces jeunes ; dans la mesure où interviennent auprès de ces jeunes des créateurs professionnels de différentes zones de la Méditerranée, les auteurs, réalisateurs, plasticiens, danseurs et musiciens participants au projet, les rencontres sont déterminantes et les partenariats sont essentiels.
Pouvez vous élaborer sur l’apprentissage et les connaissances que vous avez obtenu / partagé à travers cette expérience ?
Oui, cette expérience de mobilité a augmenté mes compétences. Pour avoir eu l’occasion de présenter le projet dans une maison de jeunes de Hammam Sousse en présence des délégués officiels de la ville et d’autres intervenants, parmi d’autres projets, j’ai pris conscience de la nécessité d’agir dans un réseau afin de partager les mêmes valeurs d’ouverture et d’humanisme avec nos partenaires (les projets présentés étaient soutenus par la fondation Anna Lindh). J’ai surtout rencontré d’autres individus et associations menant des projets complémentaires au mien et nous avons échangé nos expériences (notamment avec cet auteur d’essais et philosophe de l’art, présenté par mon partenaire le Club Unesco, avec qui nous sommes en train de mettre en œuvre un projet d’échange d’auteurs).